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Adolescents

Ils fument du canabis !

Surprendre son ado avec "l'herbe"... Une découverte que tout parent responsable redoute. Conseils pour mieux l'aider sans le brusquer.

À moins de surprendre votre ado en flagrant délit de « fumette », quelques signes indirects peuvent vous alerter comme la fenêtre de sa chambre qui reste toujours ouverte pour masquer l’odeur, l’argent de poche qui lui file entre les doigts et des notes en chute s’il consomme régulièrement. Ne pensez pas que cela n’arrive qu’aux autres : l’âge moyen de la première expérimentation est compris entre 15,3 ans et 17 ans et 39 %des ados ont déjà testé le produit. Environ 60 000 jeunes de 17 ans ont un risque élevé de dépendance (source : www.drogues.gouv.fr).

Toujours en parler

Trouver de l’herbe, le surprendre ou avoir de gros doutes mérite toujours une discussion. Choississez un moment calme, demandez-lui s’il consomme et depuis combien de temps, à quelle fréquence, dans quel but, s’il a envie d’arrêter et s’il veut de l’aide. Rappelez-lui que vous l’aimez et êtes inquiet pour lui. Si l’ado répond, tant mieux. S’il nie l’évidence ou refuse d’en parler, revenez à la charge un peu plus tard. Mais si la situation reste bloquée (ado mutique, dépressif ou en échec scolaire), mieux vaut se faire aider par un professionnel. La Consultation jeunes consommateurs (CJC) est très bien adaptée à ce premier contact et les parents peuvent y être conseillés, même s’ils viennent seuls parce que leur ado refuse de les accompagner (plus d’informations à Drogues Info Service, tél. : 0800 23 13 13). Il existe également l’option du médecin de famille, si toutefois l’ado accepte de le voir.

Sans juger

Mettre des mots sur une consommation, c’est utile, alors qu’émettre un jugement conduit inévitablement au conflit. Parmi les ados déjà dépendants, une partie va arrêter spontanément, tandis qu’une autre aura besoin d’être accompagnée. Le bilan des consommations et des dommages (santé et scolarité) permet de faire un point. Une aide est d’autant plus utile lorsque l’ado consomme du cannabis pour se sentir mieux, pour moins stresser, en cas de sentiment de solitude, etc. Ce cannabis utilisé comme béquille est celui dont il est le plus difficile de se passer. Idem si l’ado présente une polyconsommation (cannabis avec alcool, tabac et/ou psychostimulants). En cas d’addiction avérée, psychothérapie, voire aide médicamenteuse sont utiles : bien entouré et motivé, un ado a toutes les chances de s’en sortir.

Informer sur les risques

Parler du cannabis, c’est aussi utile en prévention. Vous devez savoir que le gramme de résine vendu dans les années 1970 n’a plus rien à voir avec celui d’aujourd’hui, car la teneur en THC (tétrahydrocannabinol), qui est la molécule responsable des principaux effets psychoactifs du cannabis, est passée de 2 à 3 % par gramme d’herbe à 10-15 % en moyenne. C’est pourquoi le risque d’addiction est bien plus élevé. Il est d’autant plus important que dans le cannabis disponible actuellement sur le marché, la part du cannabidiol (CBD) – une autre substance naturellement présente – n’a cessé de diminuer : or, le CBD protège des conséquences psychologiques négatives du THC comme la dépendance, l’anxiété ou les psychoses. Moins il y en a et plus le produit consommé peut être dangereux. Une consommation chronique est enfin dangereuse pour la gorge, les poumons, l’immunité, la fertilité, l’érection, le foie et le cerveau.